Sturz ins Blaue
Daniel de Roulet

Sturz ins Blaue

Roman

Übersetzt von Maria Hoffmann-Dartevelle

Daniel de Roulet: Die menschliche Simulation [8]

152 Seiten, gebunden mit Schutzumschlag
August 2011
SFr. 29.80, 29.80 €
sofort lieferbar
Titel der Originalausgabe «L´homme qui tombe»
978-3-85791-638-0

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Georges vom Pokk ist Ingenieur, Experte für nukleare Sicherheit. Geschieden nach einer lauen Ehe, lebt er für die Arbeit und reist für seine Firma in der Welt umher. Seine Gefühle hat er im Griff wie die Mailbox, die seinen Freunden automatisch zum Geburtstag gratuliert. Nach dem Rückflug aus Japan wird er mit anderen Passagieren am Flughafen in Quarantäne zurückgehalten. Da ist auch Tschaka, eine Tschetschenin auf der Flucht. Und plötzlich schlägt vom Pokks erst sachliche Neugier am Schicksal der Asylsuchenden in Liebe um, es kommt zu einer emotionalen Kernschmelze. Sein Sicherheitssystem bricht zusammen, er verliert die Kontrolle, beginnt sich für sie zu engagieren. Er tut Dinge, die in seinem Leben bisher nicht vorgesehen waren – aber da ist sein neues Leben auch schon zu Ende. 'Daniel de Roulet zieht alle Register des Tragikomischen und erinnert gleichzeitig daran, dass es nie zu spät ist, seinem Leben einen Sinn zu geben.' Le Figaro

Daniel de Roulet

Daniel de Roulet, geboren 1944, war Architekt und arbeitete als Informatiker in Genf. Seit 1997 Schriftsteller. Autor zahlreicher Romane, für die er in Frankreich mit verschiedenen Preisen ausgezeichnet wurde. Für sein Lebenswerk erhielt er 2019 den Grand Prix de Littérature der Kantone Bern und Jura (CiLi). Daniel de Roulet lebt in Genf.

 

La Simulation Humaine

Die Farbe Blau durchzieht diese Saga einer schweizerisch-japanischen Clangeschichte, die den Übergang von der industriellen zur virtuellen Gesellschaft thematisiert und in deren Zentrum die Wissenschaft und Technologie des Atoms steht. Die Romane überspannen eine Spielzeit von 1938 bis heute und vier Generationen vom Schweizer Patriarchen Paul vom Pokk (1896-1996) einerseits, der japanischen Violinistin Fumiko (geb. 1919) anderseits, bis zu deren gemeinsamer Urenkelin Kumo (geb. 1991).

«Roulet ist als Informatiker Wissenschaftler genug, um zu verstehen, dass einen die Atomkraft auch faszinieren kann. In seinen Romanen hat er eine weit verzweigte Familie erfunden, in der sich Atomkraft-Experten und Kernkraft-Saboteure bekämpfen. Die Saga um die vom Pokks – es sind mittlerweile fast zehn Romane – erstreckt sich inzwischen über das gesamte vergangene Jahrhundert und reicht bis in die Zukunft. Sie wirkt auch wie eine Chronik dieser manchmal so irreal erscheinenden Staatsinsel, der Schweiz.» Süddeutsche Zeitung

 

 

simulation

 

Après la sortie de Bleu Siècle, deuxième titre de ma série bleue, en 1996, j’ai reçu le curieux téléphone d’un avocat d’affaires travaillant dans notre capitale fédérale. Pour le compte d’un anonyme client, il voulait savoir d’où me venaient les repères biographiques de Paul vom Pokk, figure centrale de ce roman, vieillard aussi helvétique qu’antipathique. L’avocat s’intéressait en particulier aux épisodes évoqués dans mon livre qui lui paraissaient trop vraisemblables pour être vrais. S’agissait-il de pures inventions de ma part ou, comme il me le disait, d’une réalité «fortement inspirée par une personne existante»? Je me suis fait un plaisir de laisser planer le doute chez l’avocat. Il tâtait le terrain, moi aussi. Il espérait quelque argent sans doute pour le compte de son client. Je devinais un Suisse antipathique atteignant bientôt sa centième année. L’avocat: «Vous savez ce qu’est une plainte en diffamation?». Je lui ai fait remarquer que j’avais vérifié tous les faits racontés. Il existe bien un Suisse qui a produit des films de propagande nazie, il existe aussi un directeur de notre Banque nationale qui a utilisé sa position pour des renseignements d’initié, il existe enfin un père qui a placé sa fille au Conseil fédéral en orchestrant une campagne médiatique. Ce n’est pas ma faute si tous personnages n’en forment qu’un seul, qui m’envoie son avocat. Le nom de vom Pokk n’est pas l’anagramme exact de Kopp, chacun peut le vérifier. L’avocat a finalement laissé tomber une plainte en diffamation contre un auteur dont il ne désirait pas augmenter les ventes par un procès. Je continue donc de penser que Paul vom Pokk est une bonne invention de ma part et que toute ressemblance avec une personne vivante ou ayant existé est construite. Je ne regrette qu’une chose, c’est d’avoir fait mourir mon personnage à la fin de Bleu Siècle. Je m’étais beaucoup attaché à lui. Pour ce qui est de son physique et de quelques anecdotes sans importance, j’avais puisé dans ma propre famille. J’ai vu mourir mes deux grands-pères, l’un à Genève, l’autre au bord du lac de Zurich, j’ai cru pouvoir prolonger leur vie dans un roman. En repensant à Bleu Siècle, il m’arrive de croire que mon grand-papa suisse allemand est encore dans la chambre d’à côté en train de cracher la fumée de son cigare. Il n’est pas possible de se séparer pour toujours des grands-pères qu’on a aimé, même en les noircissant.

 

 


Comment pourrais-je abandonner un personnage que j’ai mis tant de temps à inventer, recopier, adapter? Un bon personnage n’est pas un personnage mort, mais un point de vue qui reste. A travers ses yeux j’essaye de regarder le monde, de comprendre quelques situations, d’éclairer quelques scènes qui me tiennent à cœur. Dans le cas d’un très vieux monsieur qui finit par mourir, il existe un moyen littéraire de le prolonger. C’est le même moyen que dans la vie: il suffit qu’il ait des enfants. A travers eux, l’air de famille, les traits du visage et du caractère se prolongent.

Dans ma série bleue, d’un livre à l’autre, j’essaie de profiter de ce que j’ai appris sur les personnages, soit parce que j’ai eu affaire à eux, soit parce que j’ai observé leur comportement par le trou de la page. Ils font partie de deux familles qui sont aussi différentes l’une de l’autre que l’est Zurich de Nagasaki. Les vom Pokk d’une part et les Tsutsui de l’autre. Je retrace l’histoire de ces deux familles en utilisant à chaque fois une partie de leur arbre généalogique.

L’ancêtre de la branche Tsutsui est un kamikaze. Il a donné sa vie pour le Japon en 1945 dans une tentative désespérée d’empêcher le bombardement de sa ville, Nagasaki. Ne reste de lui qu’une photo en uniforme blanc d’officier de la marine. Sa femme continue de lui rendre un hommage quotidien en nourrissant son portrait de fruits frais et d’encens. Quelques mois après sa mort naissait Shizuko irradiée dans le ventre de sa mère par la bombe du 13 août 1945. Voilà pourquoi 50 ans plus tard Shizuko (dite aussi l’Allemande, voire Ingeborg) se retrouve au Marathon de New York en chaise roulante tandis que l’architecte Max vom Pokk, son ancien amant, court le même jour la même course. C’est la trame de La Ligne bleue, roman dédié à ceux qui sont nés à la fin des années 40 et ont fermement cru que la bourgeoisie ne passerait pas le siècle.

L’ancêtre de la branche vom Pokk, le patriarche Paul, a eu - outre sa fille Marie - deux fils qui lui ont donné beaucoup de petits-enfants. Parmi ceux-ci, il y a d’une part Max, fils de Max-Paul, et d’autre part Vania, dite la Néphologue, fille de Jean-Paul que sa famille appelle «le disparu» car il ne donne plus signe de vie. La Néphologue a une fille, Kumo, dont le père retenu en prison au Japon est un Tsutsui. Entre l’arrière petite-fille, Kumo, et le vieux Paul vom Pokk, presque centenaire sur son bateau, une course poursuite s’engage. C’est la trame de Bleu Siècle, roman dédié à la fois à une génération née à la fin du 19è siècle et à une autre qui ne sera adulte qu’au 21e siècle.

Comme celle des vom Pokk, la famille du kamikaze Tsutsui croît et se multiplie. Shizuko a une fille et trois fils. Le dernier de ces fils deviendra l’amant de la Néphologue. Il a près de 23 ans quand il raconte son histoire à son ordinateur portable. Son journal s’appelle Gris-bleu, roman dédié à la génération de ceux qui n’ont eu 20 ans que tout à la fin du 20e siècle.

Les Tsutsui et les vom Pokk se rencontrent souvent. En général ils ne se détestent pas, tombent même amoureux l’un de l’autre. Sauf dans Bleu Fusion où les deux familles sont prises dans une lutte à mort. D’un côté Shizuko travaille pour la société Greenwar. De l’autre Marthe vom Pokk, la mère de la Néphologue est employée par Bleu Siècle. Chacune dirige la recherche de son entreprise jusqu’au jour fatal où les dieux de la Bourse décident de la fusion de Greenwar et de Bleu Siècle. C’est la trame de Bleu Fusion, roman dédié aux femmes qui finissent leur carrière professionnelle en même tant que le 20e siècle.

Je suis en train de terminer le cinquième roman de cette double histoire de famille. Il y aura du bleu dans le titre, et sûrement des enfants qui grandissent, des vieillards qui quittent la scène. A raison d’une génération par roman, il me restait à parler plus en détail du rapport de l’architecte Max (génération 68) et de son fils (génération 01), un Tsutsui dont je ne sais que le surnom: O-Bleu. Ce sera le cinquième de la série bleue.

A force de m’occuper en même temps des deux familles, j’ai l’impression de faire partie à la fois de l’une et de l’autre. Je ne me sens ni tout à fait Japonais ni tout à fait Suisse, comme le sont mes lecteurs. Eux sont libres de rencontrer ces deux familles à n’importe quel moment, de lire ma série bleue sans ordre établi, puisque dans chaque roman, ils feront connaissance avec une autre génération comme il m’est arrivé de le faire, au hasard d’une rencontre au Japon, à Zurich, Londres ou Brasilia. La seule chose que je ne peux pas faire à la place de mes lecteurs, c’est de choisir quelles pages sauter.

Plus jamais je n’ai entendu parler de l’avocat d’affaires qui voulait les clés de Bleu Siècle. J’avais pourtant, littérairement, anticipé la ruine de la famille de son client réel. De même dans Gris-bleu j’avais inventé par avance le vieillissement précoce et soudain qui frappe les organismes clonés. Un mois après la sortie de mon roman, une revue scientifique américaine annonçait les résultats d’une étude sur le vieillissement trop précoce des clones. Cette fois, c’est un journaliste qui a voulu savoir comment j’avais eu connaissance des faits avant qu’ils ne soient publiés.

En touchant au passé j’ai été menacé d’une plainte en diffamation, quand j’ai raconté le futur j’ai été suspecté d’espionnage économique. Dans ma série bleue je n’ai envisagé pourtant de raconter que les étapes emmêlées de notre présent. Une sorte de simulation humaine à travers plusieurs générations.

 

 

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Maria Hoffmann-Dartevelle

Maria Hoffmann-Dartevelle

1957 in Bad Godesberg geboren, studierte Romanistik und Geschichte in Heidelberg und Paris. Seit Mitte der Achtzigerjahre u.a. als freiberufliche Übersetzerin tätig. Übersetzte neben Sach- und Kinderliteratur Romane, Essays, ein Hörspiel und Liedertexte französischer, Schweizer, spanischer und südamerikanischer Autoren, darunter René Crevel, Alberto Giacometti, Marcel Lévy, Joseph Bialot, Michel Quint, Tito Topin, Daniel de Roulet, Amélie Plume, Noëlle Revaz, Pascal Rebetez, Rafael Alberti, Manuel Altolaguirre, César Aira, Rubén Blades, Silvio Rodriguez, Fito Paez.

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Meine Lieblingsträume sind die ...

Meine Lieblingsträume sind die, in denen ich fliege. Mit ein paar Flügelschlägen gleite ich von einer Talflanke zur nächsten, steige mühelos in den Himmel, überfliege das Firmenhochhaus, weiche Schornsteinen und Hochspannungsleitungen aus, hänge meine Verfolger ab, schwebe durch Fensteröffnungen und durchfliege Wolken, als seien sie transparent. Bürotürme schaue ich mir in jedem Traum mehrmals an, scheue mich nicht, wie ein neugieriger Fensterputzer zu beobachten, was drinnen vor sich geht. Im Saal dösen die Passagiere, genau wie ich, dann öffnet sich Auge um Auge. Routine macht sich breit, vorbei das Aufbegehren. Die Frau mit der roten Tasche steht auf und durchmisst die zehn Meter, die uns trennen. Ihr Gang ist weder wiegend noch steif wie der eines Ingenieurs, der mit einer Akte unterm Arm und einer Strategie im Kopf den Meetingraum betritt. Zum ersten Mal fallen mir ihre hohen, eher klobigen als modisch dünnen Absätze auf. Sie hat es tatsächlich auf mich abgesehen, das sagen ihre Augen über dem maskierten Mund.

Entschuldigung, hätten Sie vielleicht ein Ladegerät?

Für Ihr Handy? Hängt vom Modell ab.

Nur für eine Stunde, wir haben im selben Flugzeug gesessen.

Ja, ich komme aus Osaka.

Auf dem Hinflug, letzten Freitag.

Ach so. Sie hatten mich bemerkt?

Ich heiße Tschaka. Und Sie?

Ich bin Herr vom Pokk, das heißt, Georges.

Mit Doppel-K, ich sehe es auf Ihrem Namensschild.

Mit dem gleichen bestimmten Schritt kehrt sie zu dem Sessel zurück, der ihr als Domizil dient. Ich beobachte sie, wie sie eine Steckdose sucht, das Ladegerät einsteckt, ihr Handy anschließt, zu telefonieren beginnt. Ihre Arme geraten in Bewegung, begleiten ihre Sätze. Dann öffnet sie ihre Reisetasche und durchwühlt sie lange. Hat sie etwas verloren?

Spricht sie mit jemandem, der sie hier rausholen soll? Erstattet sie ihren terroristischen Vorgesetzten Bericht? Leute, die telefonieren, starren einen an, ohne einen zu sehen, ganz durch den Gesprächspartner abgelenkt. Tschaka scheint mich zu mustern, während ihre Hand ferne Sätze unterstreicht. Dieser Name. Ist sie Russin? Ihr leichter Akzent ist mir aufgefallen. Bei «Ladegerät » hat sie das R gerollt. Das Rot ihres Kleides beißt sich mit dem ihrer Tasche. Aber das geht mich nichts an.

Später ertönt die Durchsage, Reisende, die dies wünschten, könnten jetzt ihre Zimmer beziehen. Sie bräuchten nur am Schalter ihren Zimmerschlüssel in Empfang zu nehmen. Da die Ladezeit für das Handy noch nicht um ist, zögere ich aufzustehen, studiere weiter schwarze Zahlen, bunte Grafiken, Quellenangaben im hinteren Teil des Ordners. Verstohlen, aber regelmäßig werfe ich einen Blick auf Tschaka.

Nach und nach leert sich der Saal. Die Reisenden gehen auf ihre Zimmer. Ich muss mich entscheiden. Tschaka steht auf, ich ebenfalls, schwer zu sagen, wer die Initiative ergriffen hat. Sie streckt mir das Ladegerät entgegen, an dem das Kabel herunterbaumelt.

Danke, Georges.

Behalten Sie es ruhig noch.

Nein. Hatten Sie meine Handschellen bemerkt?

Stoffhandschellen.

Ich hatte versucht, in Ihr Land einzureisen.

Das ist schwierig geworden.

Ich versuche es gerade wieder.
St. Galler Tagblatt, 14. September 2011
ekz Bibliotheksservice, 10. Oktober 2011
WOZ, 3. November 2011
Neue Zürcher Zeitung, 24. Januar 2012

«Weniger das Drehbuch des Geschehens, das sich für einen Actionfilm anbieten würde, steht im Vordergrund, sondern die emotionale ‹Kernschmelze›, die Georges durchmacht. Dabei grenzt sich de Roulets Figur von aller ideologischen Vereinbarung ab.» St. Galler Tagblatt

«In geschliffener klarer und leicht ironischer Sprache verbindet Daniel de Roulet aktuelles tagespolitisches Geschehen mit einer aus der Sicht des Ich-Erzählers geschilderten intensiven Beziehungesgeschichte.» ekz Bibliotheksservice

«Mit ‹Sturz ins Blaue› setzt der Genfer Autor Daniel de Roulet die als ‹Blaue Serie› angelegte fünfteilige Reihe um den Familienclan vom Pokk fort und beweist wieder einmal sein Gespür für die wichtigen Themen der Gegenwart.» WOZ
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